Technologie ou humain, qui sera l'esclave de qui ?

Dans le Science & Vie de mars 2018, j'ai beaucoup apprécié l'article "Salariés ou robots - Qui sera l'esclave de qui ?" écrit par Emmanuel Monnier et dont je me suis inspiré du titre pour mon article. J'ai déjà beaucoup lu sur des supports spécialisés à propos de la place des robots dans la société mais ici, dans les pages du Science & Vie, j'y ai trouvé une certaine simplicité et efficacité dans le propos. Vulgarisé ainsi, je pense que ça permettra à encore plus de personnes de s'accaparer du sujet.

L'article d'Emmanuel Monnier traite notamment de la place des robots et de leur possibilité de remplacer les humains. Pour faire court, une étude de 2013 de l'université d'Oxford estime que 47% des emplois aux États-Unis pourraient être automatisés en 10 à 20 ans, et une autre étude de 2016 par le Centre pour la recherche économique européenne de Mannheim (Allemagne) a estimé 9% d'emplois pour les 21 pays de l'OCDE. La raison de cette différence s'explique par le fait que chacune de ces études définissent différemment un emploi automatisable. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'impact économique des robots, je vous invite à lire l'article. Ce que j'en retiens c'est que l'on ne connait pas l'impact économique car les études se contredisent.

Illustration de l'article «Salariés ou robots - Qui sera l'esclave de qui ?» © S&V

Cependant, l'auteur ne s'est pas arrêté aux robots et s'est intéressé dans une seconde partie à l'impact du numérique plus largement. Je me permets ici de relever quelques citations révélatrices, je pense, de notre modèle actuel.

Le salaire médian (celui en dessous duquel se situent la moitié des salariés) baisse dans les pays occidentaux depuis les années 1990. […] Or le salaire moyen, lui, a fortement augmenté. Pas logique ? Au contraire. Cela signifie qu'un petit nombre s'est enrichi au détriment des autres.

Comme le souligne Erik Brynjolfson : quand une start-up comme Instagram détrône Kodak sur le marché de la photographie, cela revient à créer plus de richesse avec moins d'employés que les 140 000 anciens salariés de Kodak. Mais ce sont les fondateurs d'Instagram, aujourd'hui multimillionaires, qui empochent toute l'augmentation du PIB.

Le numérique favorise donc la concentration du capital car nous sommes maintenant capables de produire plus de valeur avec un plus petit nombre de personnes qu'auparavant.

Un autre point est soulevé à propos de l'économie dans le numérique : «[…] Dans nombre de domaines, le numéro un (Facebook, Google...) rafle tout le marché − dès lors qu'un service est accessible sur toute la planiète, et qu'il ne coûte rien à reproduire, être numéro deux, même avec un bon produit, ne sert à rien.». Le numérique favorise donc aussi les monopoles.

L'auteur termine alors son article par cette conclusion qui laisse réfléchir : «Plus que jamais, l'école devra former des citoyens, dans une société qui, par bien des aspects, et par une ironie singulière de l'histoire, pourrait bien ressembler aux cités grecques antiques, les robots ayant pris la place des esclaves. Se reposera alors la sempiternelle question : comment organiser la cité ?».

Bref, cet article permet de se poser la question s'il ne vaut mieux pas changer certains points de notre économie numérique avant que les inégalités ne se creusent davantage et que tout retour à une richesse mieux distribuée ne soit encore plus difficile. Une chose est sûre, l'éducation jouera un rôle primordial dans nos nouvelles façons d'aborder la société.

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