RésiLien est un projet commercial d'hébergement de services open source né en juin 2021 de la collaboration avec Simon Constans et qui rassemble aujourd'hui la plupart de mes réflexions autour du numérique. Nous avons intégré peu après, en décembre 2021, la prochaine portée du collectif des CHATONS afin d'échanger et de contribuer entre structures qui souhaitent proposer une alternative aux plateformes de services propriétaires. Nous sommes un peu comme des AMAP pour le monde numérique.
Ce projet est important pour nous car il s'agit d'une expérimentation technique, organisationnelle et commerciale. Nous avons autant de défis à relever que nous ne prenons pas le chemin classique dans chacune de ces dimensions.
Tout d'abord sur le plan technique, nous avons fait le choix d'une infrastructure décentralisée afin de permettre une certaine résilience en cas de panne et de garder le contrôle sur ses données localement. Nous incitons nos clients à s'auto-héberger dès qu'il leur est possible d'avoir un local avec une connexion Internet via la fibre optique tandis que nous faisons la maintenance des serveurs à distance. Nous utilisons des serveurs basse consommation comme des Raspberry Pi pour la plupart des services ainsi que des serveurs reconditionnés lorsque nous avons besoin de plus de puissance. Évidemment nous utilisons exclusivement des logiciels libres.
Sur le plan organisationnel, nous nous sommes grandement inspirés du fonctionnement d'IndieHosters et nous avons choisi de rendre public la plupart de nos documents de travail tels que nos compte rendus de réunion et la documentation de notre infrastructure technique. De la même manière que nous avons appris du fonctionnement d'IndieHosters avant de débuter le projet, nous souhaitons que d'autres personnes puissent s'inspirer et apprendre de notre travail. Si RésiLien devait cesser d'exister un jour, nous savons qu'il sera plus facile pour un autre projet de reprendre le flambeau. En plus de contribuer aux communs, nous cherchons aussi à rendre notre projet accessible et inclusif. C'est-à-dire que notre travail de documentation et le blog de RésiLien cherchent à rendre abordables et compréhensibles certains des enjeux du numérique ainsi que notre mode d'organisation. Nous souhaitons aussi que dans un futur pas trop lointain notre équipe puisse s'agrandir et qu'il ne s'agisse pas d'un homme blanc barbu afin de bénéficier de nouveaux points de vue dans l'équipe. Cependant dans le domaine de l'informatique il est aujourd'hui encore difficile de constater une diversité, et encore moins dans le milieu du logiciel libre.
Enfin, nous avons fait le choix de mener un projet commercial avec RésiLien, c'est-à-dire que nous souhaitons obtenir un revenu suffisant avec RésiLien afin d'en vivre. Nous nous sommes fixé comme objectif d'atteindre un salaire de 1500€ net/mois (à noter que c'était avant la montée du prix de l'énergie). Il s'agit d'une expérimentation commerciale car nous cherchons à savoir s'il est possible de lier nos engagements sur le numérique responsable et d'atteindre une viabilité économique. Nous cherchons à mener ce projet de manière économiquement pragmatique. C'est-à-dire que nous nous autorisons à changer de direction afin d'augmenter les possibilités de revenus, quitte à réduire nos ambitions militantes, mais dans la limite de ne jamais aller à l'encontre des intérêts de nos clients. Si jamais nous constatons que RésiLien commence à avoir un impact négatif, le projet aura alors échoué.
L'esprit de RésiLien est d'encourager la sobriété numérique heureuse. Notre vision est de réduire notre usage du numérique à son strict nécessaire afin de recentrer nos interactions sociales autour de l'humain et non plus autour de la machine. C'est une vision difficile à communiquer car les industriels d'aujourd'hui nous ont habitué à d'autres visions, que l'on pourrait qualifier de plus technophiles, techno-béates et techno-solutionnistes ; pour résumer : « on n'arrête pas le progrès et la technologie résout tous les maux ». En opposition aux visions technologiques actuelles, nous travaillons sur la création de nouveaux imaginaires que nous pouvons communiquer autour de nous afin de nous aider à comprendre comment il est possible de vivre autrement avec le numérique. Par exemple, je trouve qu'il est très satisfaisant de savoir me déplacer sans faire constamment appel à un GPS et je limite son usage au cas où ma destination est difficile à trouver sur une carte.
RésiLien est un projet ambitieux, qui réussira ou échouera à nous permettre de gagner notre pain, mais dans tous les cas nous aurons tout documenté et laissé une trace de notre expérimentation. Et rien que pour ça le projet est plaisant. :D
Si vous lisez cet article suffisamment tôt, j'en profite pour annoncer que RésiLien va présenter une conférence aux JDLL de Lyon le samedi 2 avril 2022 à 13h avec pour sujet « Pour une sobriété numérique heureuse ». Vous viendrez nous voir ?
]]>Il est souvent difficile de sensibiliser sur le sujet de la protection de la vie privée, et ce qui en découle : la protection des données personnelles et les enjeux autour de la surveillance. En effet, ce sont des sujets plutôt techniques, peu accessibles, et paraissant généralement abstraits.
Il existe cependant plusieurs œuvres qui nous aident à rendre ces enjeux tangibles et à comprendre pourquoi il peut être important de vouloir protéger sa vie privée.
Voici donc une petite liste, en commençant par ce qui me semble être plus accessible et facile à lire ou à visionner.
Des films documentaires :
Des livres plutôt accessibles et faciles à lire :
Des livres plutôt d'essai / documentaire. Pour ce type de livre je pense qu'il faut déjà avoir eu une première sensibilisation pour avoir envie d'en apprendre plus.
Bonne lecture et bon visionnage !
]]>J'ai signé en novembre 2020 un contrat CAPE (Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise) au sein de la Coopérative d'Activités et d'Emploi CAE22 Avant-Premières. Ce contrat m'offre une couverture juridique pour exercer en freelance et, une fois que j'aurai le revenu suffisant pour me verser un salaire, je deviendrais entrepreneur-salarié. Ce statut m'offre les avantages du salariat (côtisations sociales pour le chômage, la retraite, etc.) et de l'entrepreneuriat (je suis autonome dans mon activité). Je bénéficie d'un accompagnement pour démarrer une activité, gérer une entreprise rigoureusement et je bénéficie du réseau professionnel de la coopérative.
J'ai pris du temps avant de me lancer dans cette activité car j'étais pris dans de longues réflexions. Comment puis-je me rendre utile tout en prenant en compte les enjeux écologiques d'aujourd'hui ? Je suis passé par la phase où je pensais que le numérique avait un impact écologique et social trop négatif pour continuer à le développer. Cependant, en cette période de crise sanitaire dû au Covid-19, il faut bien admettre que le numérique aide beaucoup à maintenir des liens sociaux. Puisque aujourd'hui le numérique se développe de toute manière, je pense que développer le numérique en suivant des pratiques d'éco-conception est un moindre mal. Je souhaite contribuer à rendre le numérique « meilleur » en suivant les pratiques de numérique responsable en incluant l'utilisation de logiciels libres. Effectuer cette activité en freelance me permet de rapidement adapter mes types de prestations selon ce qui me correspond le mieux et par rapport à la demande.
Les maîtres-mots de l'activité de Libenume sont :
Je propose via Libenume un accompagnement sur le numérique qui va de l'audit à l'installation d'un service numérique en passant par son étude et son développement.
Sur la partie audit, je peux lister l'usage actuel du numérique dans une organisation : les services de communication (email, messagerie instantanée), les services de collaboration (partage de fichiers, édition collaborative de documents) et proposer des recommandations.
Sur la partie développement et administration système, je travaille sur la réalisation de sites web, sur le développement d'applications web sur-mesure ou encore l'installation ponctuelle de logiciels Web. Je suis ouvert à la demande et je cherche à proposer une solution adaptée qui puisse correspondre au plus grand nombre dans le but de réduire les coûts.
Je chercherais la plupart du temps à réduire le périmètre fonctionnel et technique du projet à ce qui est strictement nécessaire. L'objectif est de tendre vers un minimalisme numérique qui permet de réduire l'impact écologique ainsi que de réduire les coûts.
L'activité Libenume a débuté récemment et je ne communique seulement aujourd'hui car le positionnement et le nom commercial n'étaient avant pas encore bien définis. Ce projet d'entreprise évolue au fur et à mesure des demandes et du contexte.
La plus grande difficulté pour moi dans cette activité est de trouver le bon équilibre pour conseiller les clients dans leur usage du numérique et de ne pas trop remettre en cause la demande, quand je pense que le numérique ne répond pas au besoin par exemple, au risque de voir le client contacter un autre prestataire moins scrupuleux qui lui vendra sans aucun questionnement.
Je verrais dans le futur comment mon activité évoluera et si j'arrive à faire preuve de pédagogie pour un usage plus responsable du numérique sans mettre en péril mon activité économique.
]]>En ce qui concerne la forme, je ne l'ai pas tout à fait appréciée car je trouve que des raccourcis grossiers sont faits. On dirait que les auteurs ont pris le parti que leurs lecteurs sont déjà rattachés à leur cause et ne prennent pas le temps de détailler pourquoi ils jugent certains projets comme « mauvais ». Certains énoncés sont écrits sans plus de justification comme cet extrait : « Il est également avéré que l'informatique n'a pas fait disparaître le papier, qu'au contraire elle génère un besoin croissant d'impression, et donc de papier. » (p.6) dès l'introduction, sans sources.
Cet aspect mis de côté, je suis en revanche d'accord avec le fond du texte qui met en exergue les dérives sociales et environnementales du numérique. Socialement, les utopies des pionniers de l'Internet ne sont restées que des utopies. Le logiciel libre ou le design éthique ne sont que de vaines initiatives face à la tendance générale de cette technologie. Le numérique a un impact écologique néfaste par son immense consommation énergétique et la pollution générée par la fabrication des ordinateurs et téléphones portables. Les usages du numérique tendent à un contrôle des foules, à une société de surveillance, à une restriction des libertés individuelles avec notamment les applications de tracking ou « traçage » et les algorithmes de reconnaissance faciale.
Vient alors la question « que faire ? ». Question d’autant plus importante pour moi qui ai consacré mes études et ma vie professionnelle au numérique. J'ai pris plusieurs mois avant de publier cet article afin de laisser mûrir ma réflexion sur le sujet. J'étais prêt à ne plus travailler dans le numérique, voire même ne plus l'utiliser du tout dans la vie quotidienne (ce qui n'est pas gagné). Deux facteurs importants ont joué dans ma réflexion.
Premièrement, aujourd'hui, mes compétences sont limitées au numérique. Je m'intéresse à l'éco-construction dans le bâtiment à titre personnel mais je n'ai encore aucune compétence. J’ai envie de me tourner vers un nouveau métier plus manuel mais je n’ai pas encore pu déterminer pour quelle activité j’ai le plus d’affinité. C’est un monde qui m’est plutôt inconnu pour l’instant. Aujourd’hui je ne sais rien faire d’autre que du numérique.
Deuxièmement, les périodes de confinement dû à la COVID-19 ont montré l’aspect essentiel du numérique pour parer l’éloignement social et garder le contact. Sans les outils numériques de notre époque la situation aurait été bien plus insupportable à vivre pour beaucoup d’entre-nous. Même si ce n'est pas l'idéal, voir ses proches via vidéoconférence permet de conserver un lien.
Enfin, dans ma quête de sens, je comprends qu'il y a d'une part un monde « idéal » que l'on peut s'imaginer et d'autre part il y a notre monde aujourd'hui. À lire le livre « Contre l'alternumérisme », l'idéal pour la société serait de ne jamais avoir connu la technologie du tout. Cependant aujourd'hui, la technologie est déjà bien présente. Comment se comporterait notre société si on lui arrachait subitement cette part importante ? Je pense que le choc serait trop brutal et que la plupart des personnes auraient des difficultés à s'adapter à ce nouveau mode de vie coupé des habitudes ancrées.
En conclusion, ce livre m'a permis d'affronter mes propres pensées et m'a poussé à me positionner. La posture que j'ai choisie c'est d'être en paix avec moi-même et avec le monde actuel. La société est telle qu'elle est aujourd'hui avec ses qualités et ses défauts. Elle est le résultat d'années de civilisations, d'interactions complexes entre des milliards de personnes et de cultures différentes. De mon côté, je ne suis qu'un simple humain parmi une minorité à promouvoir des alternatives numériques plus éthiques. Grâce à mes compétences dans le numérique, je prends de la hauteur et j’essaye de faire en sorte qu’il existe des alternatives afin que le numérique n'ait pas seulement des effets néfastes ; aussi minime puise être le résultat. Le monde est complexe et je suis conscient de sa dérive globale. Je sais aussi que je ne suis pas sur-humain et je ne peux pas, seul, ou même avec un petit groupe de militants à la volonté inébranlable, changer radicalement cette tendance. Seul un phénomène systémique et durable pourrait avoir une influence suffisante.
En tant que professionnel qui cherche à promouvoir des pratiques numériques responsables, j'estime contribuer en conscience dans l’optique de faire le moindre mal dans notre société telle qu’elle est aujourd’hui.
Et vous, vous êtes-vous déjà posé des questions sur l'impact du numérique sur la société ?
]]>La protection des données personnelles, l’un des sujet avec lequel j’ai le plus d’affinités, ne parle pas beaucoup aux gens et cela me préoccupe. Ce sujet paraît trop complexe, trop superficiel, trop virtuel, impalpable. De mon côté, je suis convaincu qu'il s'agit d'un enjeu important de notre époque où une grande partie de notre vie est numérisée.
Que ce soit la protection des données personnelles, les relations sociales à l'ère du numérique ou l'impact écologique du numérique, ce sont seulement quelques sujets parmi tant d'autres que l'on peut considérer comme importants à prendre en compte pour le futur de notre société. Malheureusement nous ne pouvons pas nous intéresser à tous les sujets du monde.
En revanche, si chacun et chacune avait un tout petit peu connaissance de ces sujets, cela leur permettrait de savoir où chercher en cas de questionnements. Si ces personnes savent même un peu plus, elles peuvent alors s'outiller lorsqu'elles peuvent avoir à faire des choix en rapport. Par exemple, est-ce que ce service d'envoi d'images qui sont censés s'auto-détruire au bout d'un certain temps est-il suffisamment de confiance pour que je puisse envoyer des images de moi nu⋅e via ce service ?
À cet égard, je mise aujourd'hui sur la bande-dessinée pour transmettre des petits messages, faciles à assimiler. J'ai créé une section dédiée sur ce site web pour rassembler mes bandes-dessinées. Ces bandes-dessinées sont un travail de vulgarisation pour résumer en quatre cases un message en rapport avec des enjeux autour du numérique. Les thèmes de ces BDs peuvent être la protection des données personnelles, la consommation exponentielle d'énergie du numérique et son impact écologique, le pouvoir de l'information à l'ère du numérique, l'illectronisme (l'incapacité à utiliser des outils numériques), la fracture numérique, les relations sociales via les outils numériques, l'addiction au numérique, le « solutionnisme technologique », etc.
Je ne suis pas graphiste, ni scénariste ; ces bandes-dessinées sont ma première expérience dans ce domaine. De ce fait, je vous demande un peu d'indulgence vis-à-vis de la qualité de mes planches. Pour m'aider à m'améliorer, n'hésitez pas à commenter les planches de BD pour m'indiquer si vous avez compris le message, si vous avez compris les dessins, si vous trouver les planches intéressantes, et sinon ce qui pourrait améliorer.
]]>J'avais depuis longtemps une bande-dessinée sur le thème des CGU en brouillon mais je n'ai jamais réussi à peaufiner l'histoire. Avec ces planches, j'aimerais montrer que notre liberté d'accepter ou de refuser les CGU est toute relative. Ma chérie m'a proposé un nouveau scénario pour ce thème et j'ai pu grâce à elle terminer ma planche. Aussi, nous avons pu expérimenter avec deux fins de scénarios différents mais tout aussi pertinents selon nous.
Vous pouvez donc lire ci-dessous deux variantes du même scénario, chacune accompagnée de sa retranscription.
Retranscription :
« Arthware ne lit pas les CGU »
Au bout de 20 jours de marche à travers la contrée, Arthware arrive au pied du rocher où se trouve la fameuse épée magique.
L'épée demande : « Bienvenue Arthware ! Veux-tu bien lire et accepter mes Conditions Générales d’Utilisation avant de me retirer et de devenir le grand souverain de Brosse et Liande ? »
Arthware répond agacé : « Oui, oui j’accepte, je veux devenir roi maintenant ! »
Il retire l'épée du rocher et deux cornes poussent sur la tête d'Arthware.
L'épée s'exclame : « Pourquoi as-tu l’air étonné ? C’était écrit dans l'article 12, alinéa 4 des CGU. »
Retranscription :
« Arthware lit les CGU »
Au bout de 20 jours de marche à travers la contrée, Arthware arrive au pied du rocher où se trouve la fameuse épée magique.
L'épée demande : « Bienvenue Arthware ! Veux-tu bien lire et accepter mes Conditions Générales d’Utilisation avant de me retirer et de devenir le grand souverain de Brosse et Liande ? »
Arthware s'étonne : « Quoi ?! « […] L'épée retirée, des cornes vous pousseront. […] » Hors de question ! »
L'épée lui répond : « Bien, dans ce cas bon courage pour trouver une autre épée magique… »
]]>Mise à jour du 23/04/2020 : Ajout de Zoom à la liste des logiciels utilisant XMPP.
Parmi les messageries instantanées disponibles la plupart utilisent ou ont utilisé un protocole open source qui est né à la fin du siècle dernier : XMPP (aussi connu sous son ancien nom Jabber). Il s'agit d'un protocole extensible (le « X » de XMPP signifie « eXtensible ») et généralement les logiciels qui l'utilisent ajoutent leurs propres briques par-dessus. En effet, Google Talk utilisait XMPP et les autres messageries comme iChat d'Apple, Facebook Messenger et Skype avaient ou ont encore des intégrations avec XMPP. Un rapport de vulnérabilité par Cisco Talos montre que le logiciel de vidéoconférence Zoom utilise aussi XMPP (la faille de sécurité mentionnée est dûe à l'implémentation de XMPP par Zoom et non de XMPP en tant que tel). La messagerie WhatsApp elle, utiliserait FunXMPP qui serait une version allégée de XMPP.
XMPP est donc un protocole très répandu mais la plupart des personnes n'en ont jamais entendu parler et l'ont seulement utilisé via des interfaces intégrées à d'autres écosystèmes propriétaires. C'est une idée assez frustrante pour les personnes qui souhaitent promouvoir l'utilisation de services libres et sécurisés. Les solutions commerciales de XMPP sont largement utilisées mais pas les solutions open source.
Je ne suis pas un expert de XMPP, j'ai seulement pu installer des clients XMPP il y a quelques années pour voir à quoi ça ressemble. Pourtant, je n'ai jamais eu l'occasion de l'utiliser au quotidien faute d'interlocuteurs prêts à installer un client XMPP. Il faut se rendre à l'évidence qu'il est plus simple de dire à tout le monde d'aller sur Facebook Messenger pour communiquer plutôt que de dire qu'il faut se créer un compte sur jabberfr.org ou sur un autre serveur, et qu'il faut ensuite trouver un client XMPP compatible avec sa plateforme : Gajim, Psi ou Dino pour Linux, Psi aussi pour Windows, BeagleIM pour MacOS, Conversations pour Android et ChatSecure pour iOS (cette liste n'est pas exhaustive). Et encore, pas sûr que la communication fonctionne bien car chaque client et chaque serveur n'a pas forcément tous les mêmes XEP implémentées (les XEP sont les noms des extensions possibles au protocole XMPP). Cela implique que le partage de fichier ne marche pas toujours, ni la vidéoconférence, etc. Bref, plein de choix sont possibles mais ce n'est pas clair pour quelqu'un qui souhaite juste communiquer avec d'autres personnes sans avoir beaucoup de connaissances techniques.
J'ai découvert Snikket il y a quelques jours et je me permets d'espérer que ce projet est sur la bonne voie. Snikket est un projet créé par les développeurs de Prosody qui est un serveur XMPP. Les personnes derrière Snikket sont donc déjà expérimentées avec XMPP mais ça ne s'arrête pas là. En effet, il ne s'agit pas d'un énième client XMPP mais plutôt l'uniformisation, ou l'intégration verticale, de services XMPP déjà existants. Concrètement, si vous souhaitez communiquer avec la messagerie Snikket, il vous faut installer un serveur Snikket ou en rejoindre un déjà existant puis installer le client Snikket sur votre téléphone. Le même nom est utilisé pour l'application mobile et pour l'application du serveur. Et ce projet ne réinvente pas la roue car le client Snikket est en réalité juste l'application Conversations dont la couleur a été changée du vert au jaune et le serveur est Prosody combiné avec Let's Encrypt.
J'ai le sentiment que les personnes derrière le projet Snikket ont compris au moins en partie les lacunes de XMPP dans son adoption par le grand public. Le projet cherche à simplifier l'expérience des utilisateurs en leur expliquant simplement le fonctionnement du service de messagerie et en donnant une seule réponse claire sur l'application à utiliser. C'est une uniformisation du même type qui a fait le succès de l'écosystème d'Apple auprès du grand public. En ne proposant qu'une seule application pour chaque plateforme, il n'est pas nécessaire de réfléchir longtemps pour faire son choix et les interactions entre les différentes applications fonctionnent sans devoir paramétrer quoi que ce soit.
Autre point à noter : Snikket fonctionne par invitation. Ce qui signifie qu'il est nécessaire qu'une connaissance nous partage une invitation pour rejoindre le réseau, sinon il faut installer son propre serveur. Je pense voir plusieurs raisons à ce choix. Premièrement, cela permet aux administrateurs du service de gérer progressivement l'afflux des utilisateurs sur le serveur. Cela va éviter des pannes de service suite à une surcharge. Deuxièmement, cela permet d'avoir un serveur Snikket par cercle familial ou par cercle d'ami. Dès leur inscription, les utilisateurs du service peuvent communiquer avec d'autres personnes qu'ils ou elles connaissent (les membres du serveur voient automatiquement s'ajouter à leur liste de contact les autres membres du même serveur). Finalement, cela permet de limiter la taille des serveurs Snikket. Tout l'enjeu du projet Snikket est de faciliter la création de serveurs. Ainsi il est possible de créer son propre serveur lorsque l’on a pas de serveur à rejoindre. Cela pourrait permettre de multiplier le nombre de serveurs Snikket et d'avoir véritablement un réseau décentralisé plutôt homogène.
Il est très facile d'installer un serveur Snikket. J'ai pu en faire l'expérience moi-même et en 30 minutes j'avais un service de messagerie pleinement opérationnel.
Là encore un choix clair a été fait. L'installation se fait avec Docker et Docker-compose. Pour résumer, il suffit de :
C'est tout.
Je trouve qu'un bon travail a été fait pour rendre simple l'installation du serveur de messagerie. L'étape supérieure serait peut-être de proposer directement une image virtuelle à lancer chez un hébergeur « cloud » avec juste les noms de domaine à spécifier. Il serait peut-être aussi possible de proposer une application pour les NAS Synology et aussi une application pour la plateforme Yunohost. Jusqu'où est-il possible de faciliter l'installation d'un serveur ? L'idéal serait de populariser les compétences d'administration de serveurs.
Une fois le serveur Snikket installé, il faut lancer une commande sur le serveur pour générer une invitation puis partager le lien à la personne qui souhaite rejoindre le réseau. Cette page indique les instructions pour installer l'application mobile et pour rejoindre le réseau Snikket. Il y a peut-être encore des améliorations possibles, mais c'est déjà un grand pas en avant en terme d'accompagnement.
Une précision : l'application Snikket est aujourd'hui seulement disponible sur Android mais il est possible d'utiliser d'autres applications XMPP pour les autres plateformes. J'ai pu tester l'application ChatSecure sur un appareil iOS et son utilisation avec le serveur Snikket a fonctionné. La méthode d'enregistrement est juste un peu différente. Il faut d'abord installer l'application XMPP sur le téléphone, puis suivre le lien de l'invitation dans un navigateur et une fois sur la page de l'invitation, cliquer sur le lien « register an account manually » pour créer son compte XMPP sur l'interface web. On entre ensuite ses identifiants dans l'application XMPP pour se connecter.
Il existe déjà beaucoup de messageries instantanées et toutes souffrent ou bénéficient de l'effet réseau. Il n'est donc jamais évident de prévoir le succès d'une messagerie.
Dans le cas de Snikket, je pense qu'il s'agit d'une bonne initiative pour aider à populariser le protocole XMPP. Ses initiateurs, me semble-t-il, sont sur la bonne voie. En comparaison avec Matrix, qui est aussi un protocole de messagerie open source que je suis de près, j'estime l'actuelle implémentation de référence Synapse de celui-ci trop complexe à installer et très gourmand en ressources. Quant à l'interface Web et mobile de Riot, elle est trop lourde et pas assez réactive à mon goût. Même si j'utilise aujourd'hui plus Riot que XMPP, je préfère ne pas héberger de serveur Matrix alors que je me sens capable d'en héberger un XMPP.
Pour la suite, j'espère que l'équipe de Snikket réussira à garder un rythme (malgré le contexte actuel dû au Covid-19) et qu'elle réussira à lancer un mouvement. Snikket a été annoncé publiquement lors du FOSDEM en février et est encore considéré en version alpha. J’attends avec impatience qu'il atteigne sa maturité.
]]>Je décris un peu le contexte. Mastodon est un logiciel de micro-blogging libre que l'on peut héberger soi-même tout en étant relié au Fediverse avec les instances Mastodon hébergées par d'autres personnes. Il s'agit d'un service équivalent à Twitter mais décentralisé et je gère mon propre serveur chez l'hébergeur OVH.
Mon instance Mastodon était auparavant hébergée sur un VPS OVH et j'ai choisi de fiabiliser un peu plus mon infrastructure de serveurs en migrant sur un serveur du Public Cloud d'OVH pour être au sein d'un réseau privé avec d'autres de mes serveurs.
Concernant plus précisément OpenStack Swift, il s'agit d'un service open source pour stocker des fichiers, équivalent à AWS S3, qui est notamment hébergé et proposé par OVH. Dans le cas de l'hébergement de Mastodon c'est très intéressant pour stocker les images des utilisateurs du réseau. En effet, devoir stocker tous les fichiers multimédia sur un serveur prend beaucoup d'espace alors qu'OpenStack Swift propose un stockage important à un coût limité. De plus, séparer le stockage de l'application Mastodon permet de plus facilement réinstaller le serveur en cas de besoin ou de le migrer comme ce fut le cas pour moi.
J'ai perdu beaucoup de temps à comprendre pourquoi les images ne s'affichaient pas sur la nouvelle instance de Mastodon. Ce fut la faute d'une seule lettre majuscule. En effet, dans la configuration de Mastodon il faut spécifier plusieurs paramètres pour activer le stockage sur Swift. Il faut notamment ce paramètre:
SWIFT_ENABLED=true
Devinez quoi ? Comme j'utilise Ansible pour installer mes serveurs et que j'ai choisi de déclarer mes variables au format YAML, j'ai écrit dans mon playbook Ansible ceci :
SWIFT_ENABLED: true
Or, YAML s'est permit d'interpréter la valeur true
que j'ai écrite en True
. Ce qui résulte en
SWIFT_ENABLED=True
dans le fichier de configuration. Et tout simplement Mastodon ne comprenait pas.
Donc une chose à savoir: YAML interprète les valeurs booléennes et si on souhaite qu'il se limite strictement à ce qu'on écrit, il faut donner une valeur en chaine de caractères comme ceci :
SWIFT_ENABLED: 'true'
Aussi un indice pour savoir si Mastodon utilise le stockage distant pour les images : lorsque vous êtes sur votre page Mastodon, les URLs des images doivent correspondre au domaine du stockage distant et non au domaine de votre instance Mastodon.
OVH est en train de rendre obsolète le service d'authentification Keystone v2 et encourage vivement à ce que les services soient migrés vers Keystone v3.
Ma configuration Mastodon pour Swift était un peu bancale avant la migration de mon serveur Mastodon car j'avais tenté de migrer vers Keystone v3 mais je n'étais pas sûr de si ça avait marché. De plus, après avoir fait des recherches, ce n'est pas évident.
Comme la précédente configuration était
SWIFT_AUTH_URL=https://auth.cloud.ovh.net/v2.0
Je pensais en toute logique qu'il fallait simplement changer de chiffre pour mettre à jour l'URL du service d'authentification à Keystone V3. Comme ceci :
SWIFT_AUTH_URL=https://auth.cloud.ovh.net/v3.0
Sauf que nenni. Comme je l'ai appris sur le forum Discourse des administrateurs de serveurs Mastodon, la bibliothèque fog-openstack
se permet sa propre interprétation de l'URL. Si on définit une variable SWIFT_TENANT
, la bibliothèque va automatiquement ajouter /2.0
à l'URL comme s'il s'agissait de Keysone V2.
Après plusieurs essais, j'ai compris que :
SWIFT_TENANT
SWIFT_PROJECT_ID
Donc pour Keystone v3 il faut ceci :
SWIFT_PROJECT_ID=un-long-identifiant-pour-le-projet
SWIFT_AUTH_URL=https://auth.cloud.ovh.net
Au final, si vous utilisez OpenStack Swift proposé par OVH, voici la configuration qui vous est nécessaire pour faire fonctionner Mastodon avec.
SWIFT_ENABLED=true
SWIFT_USERNAME=votre-nom-dutilisateur-Horizon
SWIFT_PASSWORD=le-mot-de-passe-Horizon
SWIFT_PROJECT_ID=un-long-identifiant-pour-le-projet
SWIFT_AUTH_URL=https://auth.cloud.ovh.net
SWIFT_CONTAINER=le-nom-de-votre-conteneur
SWIFT_OBJECT_URL=https://storage.la-region.cloud.ovh.net/v1/AUTH_un-long-identifiant-pour-le-projet/le-nom-de-votre-conteneur
SWIFT_REGION=la-region(GRA ou SBG par exemple, sans chiffre)
J'espère que ce petit memo sera utile à d'autres personnes.
Bonne installation de Mastodon !
]]>Depuis février 2018 déjà, je cherchais à faire évoluer mon métier vers quelque chose de plus manuel et plus écologique mais je ne savais pas comment m'y prendre. Des mois de réflexions ont passé et j'ai pris la décision de partir, même si je n'avais pas encore de plan concret.
Tout d'abord, nous avons décidé de voyager en France avec ma chérie afin de rencontrer de nouvelles initiatives écologiques dans le domaine de l'habitat et dans les low tech. Nous espérons ainsi rejoindre les projets qui nous plaisent le plus ou nous en inspirer pour lancer notre propre initiative. Je reviendrais sur ce voyage dans un prochain article car nous sommes en plein dans les préparatifs (c'est aussi la raison pour laquelle je suis moins actif sur les réseaux sociaux ces dernières semaines).
Quant à mon avenir professionnel, j'ai décidé de me convertir progressivement aux low tech. Je désigne low tech selon la définition du Low Tech Lab : une technologie utile, durable et accessible. Concrètement, je vais d'abord commencer par rendre mon métier actuel de devops le plus « écologique » possible (mais le numérique ne sera jamais écologique) en travaillant sur la sobriété numérique. J'ai déjà fait des essais en expérimentant avec le protocole Gopher et j'aimerais continuer à réduire l'empreinte écologique de mon usage numérique. Ensuite, j'aimerais progressivement quitter le « high tech », utiliser de moins en moins un ordinateur, et commencer à construire des solutions manuellement. J'ai décidé d'y aller progressivement car je ne suis aujourd'hui pas quelqu'un de bricoleur et j'aimerais voir jusqu'où je suis capable d'aller.
Aussi, j'aimerais tenter une nouvelle manière de travailler. Jusqu'à maintenant j'étais salarié dans une entreprise et la plus grande partie de mon temps était consacrée à la même chose. À peu près 39 heures par semaine devant un ordinateur, auxquelles s'ajoute mon temps personnel devant un ordinateur que je ne compte pas. Je passe beaucoup de temps devant un ordinateur dans ma vie et j'aimerais changer ça.
J'aimerais aujourd'hui essayer d'inverser le raisonnement généralement répandu de travailler pour gagner de l'argent, même si j'ai la chance d'avoir travaillé jusqu'à aujourd'hui sur des sujets qui sont généralement aussi mes centres d'intérêts. J'aimerais maintenant tenter de faire d'abord diverses activités qui me semblent avoir du sens et qui me plaisent, et ensuite de tenter d'en obtenir un revenu suffisant pour vivre. Par exemple, j'aimerais pouvoir donner des concerts une à quatre fois par mois dans un bar et en obtenir un petit revenu qui s'additionnerait à d'autres petits revenus. Je vais y aller progressivement en commençant par créer mon activité principale avec le métier que je sais déjà faire aujourd'hui dans l'informatique et qui est plutôt bien rémunéré, puis je diversifierais mes activités.
Si vous avez déjà des expériences sur cette manière de travailler/vivre avec des activités diverses en France ou si vous travaillez sur un projet en rapport avec la sobriété numérique, je serais ravi de recevoir vos témoignages ou de prendre connaissance de vos projets en sobriété numérique !
]]>Compte-tenu des enjeux écologiques, je souhaite progressivement orienter mon travail vers des technologies de plus en plus basses, vers les « low tech ». Aujourd'hui, je suis devops et je travaille notamment avec le « cloud computing » (« informatique en nuage » en français). Avant de travailler vraiment sur des technologies très basses à base de matériaux comme le bois ou la pierre, je me prépare à descendre progressivement les marches de la « haute technologie ». Pour cela j’essaye de réduire mon usage de l'informatique en nuage et de réduire la consommation de ressources des logiciels que j'utilise.
Dans mes recherches sur les technologies alternatives, Gopher me semble être intéressant pour sa légèreté, sa simplicité et sa rusticité. J'ai décidé de développer Marmotte pour plusieurs raisons personnelles : tout d'abord, j'avais envie de sentir de la satisfaction à développer un petit projet que je me sens capable de mener à bien ; ensuite, je n'avais encore jusque maintenant jamais fait l'exercice de développer un logiciel suffisamment précis pour devoir lire des spécifications écrites, les comprendre et les implémenter ; enfin, j'avais déjà tenté d'apprendre le langage Rust en 2016 mais je n'avais pas réussi à accrocher ; ce petit projet était donc aussi l'occasion de retenter de l'apprendre.
J'ai choisi le langage Rust car les arguments mis en avant par ses développeurs me semblent correspondre à ce que je recherche : un langage compilé performant ; plus économe en ressources ; fiable et stable. En effet, dans le précédent article j'expliquais que j'avais commencé à développer un client Gopher minimaliste en Ruby. Cependant j'ai constaté que quand bien même le script ne faisait quasiment rien de plus que le logiciel curl, il consommait déjà 106 Mo de RAM ! En comparaison, le client VF-1 en Python consommait 37 Mo, le navigateur Lynx en C 18 Mo, le client Stubb en Lua 6 Mo et mon client Marmotte en Rust 4 Mo (pour tester, j’ai fait charger la page gopherpedia.com [lien Gopher] et mesuré la VmSize du processus de chaque logiciel). J'apprécie Ruby pour la productivité que permet ce langage mais il n'est clairement pas sobre en ressources.
Pour développer Marmotte, j'ai commencé à apprendre Rust depuis les bases. J'ai lu consciencieusement les premiers chapitres du livre et pris le temps de bien assimiler les concepts. C'était un exercice assez long, mais comme je souhaitais réaliser un projet de qualité, j'ai réussi à rester patient. Il semblerait que Rust soit un langage long à assimiler mais qui permet de produire des logiciels de bonne qualité et plutôt vite une fois qu'on le maîtrise bien. Et en effet, aujourd'hui, alors que Marmotte n'est qu'à sa toute première version v0.1.0, et que je suis un développeur Rust débutant, j'estime que le client est prêt pour un usage quotidien sans bogue important. J'ai pris tellement de temps à gérer des cas d'erreurs que je me sens confiant à publier Marmotte.
En développant Marmotte, j'ai souhaité qu'il soit un logiciel simple, minimaliste et fiable. Marmotte est donc un client Gopher pour le terminal en ligne de commandes. Je me suis notamment inspiré de VF-1 pour les fonctionnalités et l'ergonomie mais Marmotte proposera moins de fonctionnalités.
Marmotte doit me permettre de consulter des document textes et effectuer des recherches sur le Gopherspace. Ce sont ses seules fonctionnalités. Presque. Avec mes réflexions sur la réduction de notre consommation de ressources, j'aimerais implémenter dans Marmotte un système de cache de sorte à ce qu'il soit possible de naviguer à travers le Gopherspace sans avoir besoin de connexion Internet dès lors que l'on a déjà chargé la ressource auparavant. Il faut cependant penser à une manière d'invalider ce cache afin de récupérer une version plus récente des pages. Pour cela, j'envisage de permettre à l'utilisateur de forcer le rafraîchissement de la page lorsqu'il le souhaite.
J'ai conçu Marmotte comme un logiciel « low tech », assez simple, sans magie. L'utilisateur a le contrôle sur son comportement et toutes les informations sont affichées en cas d'erreur. Par exemple, j'ai constaté que certains documents Gopher pouvaient avoir des erreurs de syntaxe. Dans VF-1, le menu Gopher s'était affiché de manière altérée sans message particulier. Dans marmotte, j'ai choisi d'afficher un message d'erreur ainsi que la ligne d'origine de sorte à ce que l'utilisateur soit au courant qu'il y a un souci, mais lui laisse la possibilité de connaître cette ligne.
Illustration : dans VF-1 ce menu Gopher [lien Gopher] s'affiche comme ceci à la fin :
Thanks to everyone that has taken the time to try out
Bombadillo, installed it on their server, submitted issues,
or taken the time to contribute in other way. false
Dans marmotte, j'ai choisi de l'afficher comme ça :
Thanks to everyone that has taken the time to try out
Bombadillo, installed it on their server, submitted issues,
ERR marmotte: Problem parsing line 112: Could not parse port in: "ior taken the time to contribute in other way. false null.host 1"
Ça peut être un peu moins lisible dans Marmotte par rapport à VF-1 (peut-être aussi qu'il y a un meilleur moyen de rédiger le message), mais au moins on ne s'étonne pas de lire un false
à la fin du texte. Ainsi j'espère qu'un utilisateur qui consulte son site Gopher via Marmotte va vouloir corriger la syntaxe de ses documents.
Une autre fonctionnalité que j'aimerais implémenter dans Marmotte serait le chiffrement de la connexion au serveur. Aujourd'hui le HTTPS est très répandu et tend à être la norme, mais dans Gopher il n'existe pas de spécification officielle équivalente. Je n'ai pas de bonnes connaissances en SSL/TLS, donc j'appréhende de devoir investiguer avant de pouvoir permettre la sécurisation de la connexion. De plus, VF-1 permet la connexion en SSL/TLS, mais peu de serveurs offrent cette option et si l'option SSL/TLS est activée par défaut, elle ralentit la navigation car il faut attendre l'échec de la tentative de connexion sécurisée avant de retenter via une connexion en clair.
Aussi, je me demande s'il ne serait pas plus simple de permettre la sécurisation de la connexion avec SSH qui me semble plus simple que SSL/TLS. J'estime que le principe des certificats dans SSL/TLS, même s'il permet la possibilité d'authentifier, est très complexe et fait partie de cette barrière à la compréhension de toutes la mécanique de HTTPS.
Je suis satisfait du travail accompli sur Marmotte car je considère que l'utilisation du langage Rust m'a permis de développer un logiciel de qualité. Même s’il est sûrement perfectible, avec 1000 lignes de code dont 300 de tests, Marmotte me semble être stable et prêt pour un usage quotidien.
Souhaitez-vous essayer Marmotte ? Il est sous licence libre CeCILL et installable soit avec les sources, soit directement avec le binaire depuis sa page Github.
]]>Pour notre dernière année d'études à la Web School Factory en 2017, il nous a été demandé de rédiger plusieurs mémoires dont un de recherche. Le sujet était libre. Nous avions hésité entre plusieurs sujets parmi la protection des données personnelles et d'autres enjeux en lien avec le numérique. Finalement, avec Antoine Beauvillain et Domitien Asselin de Williencourt nous avons choisi de chercher de nouvelles manières de nous organiser et de travailler grâce aux possibilités offertes par le numérique comme le travail à distance.
Durant la rédaction de ce mémoire nous avons pris un peu de distance par rapport au numérique et avons fini par découper en trois grandes parties : la dépendance, l'indépendance et l'interdépendance. Chaque partie décrivant une manière de travailler et de s'organiser au sein de notre société.
Pour donner encore un peu de contexte, il est à noter que nous avions trois mémoires en tout à rédiger, celui-ci de recherche, un d'expertise dans lequel nous devions prouver nos compétences et un dernier que l'on devait réaliser en entreprise sur une problématique interne. Nous étions tous les trois en alternance dans une entreprise sur un rythme de trois semaines en entreprise et une semaine à l'école à rédiger chacun deux mémoires individuels auquel s'ajoute celui de recherche en équipe. Ce fut une année un peu intense.
D'ailleurs, nous avions prévu de faire une pause après nos études. Nous avions prévu de faire un voyage en péniche de plusieurs mois et de faire des conférences sur le numérique afin de sensibiliser une part de la population à ses enjeux (économiques, politiques, sociaux, écologiques). La péniche devait symboliser la lenteur, en opposition à l'activité frénétique habituelle dans le monde numérique. Pour diverses raisons ça ne s'est pas réalisé mais peut-être qu'un jour…
Trêve de bavardage, vous pouvez lire notre mémoire ci-dessous et j'espère qu'il fera résonner quelque chose en vous :
]]>Pour faire un rapide rappel, Gopher est un protocole Internet apparu à peu près au même moment que HTTP pour consulter des ressources librement. Le réseau de serveurs avec lesquels on peut communiquer avec HTTP s’appelle le Web et celui avec lequel on peut communiquer avec Gopher s’appelle le Gopherspace. De même, l’équivalent du blog dans le Web s’appelle un phlog dans le Gopherspace.
Gopher n’est plus très utilisé car il offre beaucoup moins de possibilités que HTTP. Ce dernier est un protocole beaucoup plus puissant qui a permis au Web de se développer tel qu’il est à présent. Nous avons donc rapidement oublié Gopher. Une petite communauté utilise encore Gopher notamment par nostalgie et aussi parce qu’il n’y a pas trop de foule.
En effet, avec une utilisation limitée à une petite échelle, le Gopherspace n’est pas devenu un espace publicitaire et commercial comme le Web. On retrouve sur le Gopherspace l’esprit des débuts de l’Internet avec des installations plutôt primitives sur des petits serveurs gérés par des particuliers.
Je m’intéresse à Gopher car il s’agit d’un protocole très simple et avec des fonctionnalités plutôt limitées. Si vous vous demandez pourquoi est-ce qu’un protocole aux fonctionnalités limitées est intéressant, je me permets de lister trois chiffres que j’ai découvert dans le dossier « Streaming, bitcoin, IA : le délire énergétique ! » du Science & Vie avril 2019 :
Considérant ces précédents chiffres, je pense que nous devrions envisager de réduire l’empreinte énergétique du numérique au risque de se trouver à court d’énergie.
L’approche courante que nous pouvons observer autour de nous est de développer des nouvelles technologies de sorte à conserver les fonctionnalités existantes, voire à en ajouter, tout en consommant moins d’énergie. Pour illustrer mon propos, j’ai cherché les publicités dans le domaine automobile et j’ai trouvé un communiqué de presse du 11 janvier 2006 du site belge de Mercedes-Benz dont voici un extrait : « Les véhicules diesel ont un rôle essentiel à jouer dans la réduction de la consommation de carburant et de la dépendance vis-à-vis des importations de pétrole. Le succès que connaissent les diesels Mercedes-Benz depuis leur réintroduction américaine en 2004 s’explique aisément par leur impressionnante efficacité économique et leurs performances. »
Mais il semble que cette stratégie ne soit pas durable à cause de l’effet rebond. L’« effet rebond » signifie que sachant qu’une technologie est plus écologique, nous risquons de ne pas nous soucier de son utilisation, d’en abuser et au final d’avoir un impact plus important. Dans le dossier « Streaming, bitcoin, IA : le délire énergétique ! » du Science & Vie d’avril 2019, des ingénieurs de Huawei ont affirmé qu’encore beaucoup d’optimisations étaient possibles sur les routeurs pour réduire leur consommation électrique mais ont aussi admis que ça ne compenserait pas l’augmentation exponentielle de l’utilisation des réseaux informatiques.
Avec Gopher, j’envisage la piste où on limite délibérément les fonctionnalités. On utilise moins de fonctionnalités, on consomme moins de ressources, on utilise moins tout court.
Il n’est pas possible d’avoir de Gopher App comme il existe de Web App. Il n’y a pas de Javascript ni d’équivalent aux cookies pour gérer des sessions utilisateur. Très peu d’interactions sont possibles avec les serveurs Gopher. On peut seulement consulter des ressources, une ressource à la fois. Un fichier texte, sans images incluses. Les images sont accessibles séparément.
Pour avoir un peu consulté le Gopherspace ces dernières semaines, on est d’abord un peu perturbé face à cette simplicité, voire rusticité du protocole. Mais finalement c’est très apaisant de ne pouvoir lire que du texte. C’est comme si le temps ralentissait et que l’on prenait plus de temps pour lire et réfléchir au contenu que l’on vient de lire. Visiter le Gopherspace c’est un peu comme des vacances à la campagne pour fuir le Web très urbanisé.
Pour consulter le Gopherspace, vous n’avez pas besoin de beaucoup de choses. Si vous êtes sur GNU/Linux, la commande echo "/" | nc zaibatsu.circumlunar.space 70
suffit pour afficher la page d’accueil du site zaibatsu.circumlunar.space. Mais c’est une méthode un peu spartiate pour lire les pages Gopher.
Il était auparavant possible de consulter un site Gopher via le navigateur Firefox mais cette fonctionnalité a été retirée. Maintenant vous devez utiliser votre navigateur web favori et accéder au Gopherspace via le proxy hébergé par Floodgap ou sinon en installant un module Firefox. Personnellement, je préfère utiliser le navigateur lynx, qui a conservé sa compatibilité avec Gopher, et VF-1 dans le terminal sur GNU/Linux et enfin Pocket Gopher qui est disponible sur F-Droid pour Android.
Il n’existe pas de moteur de recherche important comme Google, Yahoo, Qwant ou DuckDuckGo dans le Gopherspace. Seule une petite instance du moteur de recherche Veronica 2 est hébergée sur Floodgap et elle a une base de données limitée. On navigue dans le Gopherspace essentiellement par liens entre les serveurs que l’on apprend à connaître progressivement.
Voici quelques serveurs par lesquels il est possible de commencer sa navigation :
Si vous souhaitez aussi vous intéresser un peu plus à Gopher, j’ai réuni quelques références qui pourraient donner des idées et permettre de découvrir encore plus d’initiatives.
solderpunk est une personne très active dans la communauté Gopher. Elle a développé notamment le navigateur Gopher VF-1 et a récemment commencé à concevoir un nouveau protocole appelé Gemini inspiré de Gopher et de HTTP dans le but de palier quelques défauts de Gopher.
Vous pouvez trouver sur jfm.carcosa.net plusieurs articles à propos de Gopher dont un article expliquant comment utiliser le générateur de site statique Hugo pour aussi générer des pages pour Gopher.
Salvatore Sanfilippo (antirez), le développeur de Redis, a implémenté Gopher dans la base de données clé-valeur dans le but de donner un coup de pouce à la communauté Gopher.
Dans le but d’apprendre, j’ai moi-même commencé à implémenter un client Gopher en Ruby mais je me suis arrêté à l’affichage des pages et à un début de navigation lorsque je me suis rendu compte que j’allais très probablement le concevoir de la même manière que VF-1 de solderpunk. Cependant, j’ai commencé à étudier l’utilisation de la mémoire RAM des clients Gopher et j’ai constaté que mon client en Ruby consommait déjà 106 Mo alors qu’il est tellement limité qu’il ne permet même pas de suivre les liens sur Gopher. En comparaison, j’ai observé une consommation de 37 Mo pour VF-1 (développé en Python) et 6 Mo pour Stubb (développé en Lua). Toujours pour apprendre et expérimenter, j’ai donc commencé à développer un nouveau client Gopher, cette fois-ci avec le langage Rust que j’apprends par la même occasion. J’ai mesuré 3 Mo de RAM pour ce client en Rust mais la consommation augmente au fil des pages consultées donc je dois encore étudier pour comprendre si je dois faire des optimisations.
Je compte de nombreuses initiatives autour de Gopher pour expérimenter et populariser de nouveaux usages. Est-ce que propager l’utilisation de Gopher afin de remplacer certains de nos usages sur Internet pourrait nous aider à réduire notre empreinte énergétique ?
Même si je ne l'utilise plus, je dois reconnaître que Facebook reste un outil pratique pour découvrir de nouveaux événements. Aujourd'hui, je m'intéresse aux initiatives écologiques et beaucoup d'entre elles n'ont qu'une simple page Facebook. Parfois, on me parle d'une initiative en me partageant une page Facebook et je me contente de consulter les éléments qui veulent bien s'afficher pour les utilisateurs non inscrits. Je me débrouille pour trouver d'autres informations ailleurs ou pour contacter par email pour avoir plus d'informations.
Whatsapp est un autre outil qui est très utilisé autour de moi, dans ma famille mais aussi dans mon association sportive, et j'ai conscience de rater des informations mais j'estime qu'il faut faire des choix et je préfère rater ces informations plutôt que de continuer à utiliser des services que je n'apprécie pas. En pratique, parfois je reçois tout de même quelques informations importantes par SMS, ou sinon j'apprends les nouvelles au fil des discussions physiques ou au dernier moment.
Finalement, Twitter est le dernier réseau social propriétaire (je dis « propriétaire » pour les services dont le code source n'est pas libre) sur lequel j'ai encore un compte. Néanmoins cela fait quelques mois que je ne l'ai plus consulté. Je n'ai pas aimé les mécanismes que Twitter a pu mettre en place pour tenter de retenir ses utilisateurs, comme les systèmes de recommandations de comptes ou le fait de recevoir des notifications non pertinentes (de publications de personnes que je ne suis pas qui pourraient m'intéresser). Je ne sais pas encore si je vais supprimer ce compte ou si je le garde pour encore avoir un pied sur les réseaux « populaires ».
J'ai un compte Diaspora depuis quelques années mais dès lors que j'ai rejoint Mastodon, je ne me suis plus connecté sur Diaspora. J'ai rencontré une communauté plus active qui me correspondait mieux sur Mastodon même si le format de texte long sur Diaspora permettait de partager des idées plus développées. De plus, le serveur joindiaspora.com pouvait être un peu lent. Au contraire, j'avais rapidement installé mon propre serveur Mastodon, assez facilement avec Docker, et donc j'avais le service pour moi tout seul sans problèmes de lenteurs.
En prenant aujourd'hui du recul, les réseaux sociaux en général m'ennuient de plus en plus. Pendant longtemps j'ai apprécié Mastodon car je considère que j'ai des interactions de qualité sur ce réseau. Généralement j'ai toujours des réactions intéressantes à mes messages et je consulte du contenu de qualité. J'ai pu apprendre et découvrir beaucoup de choses grâce à Mastodon.
Mon souci, étant donné les comptes que je suis, est que le fil d'actualité est rempli d'informations et de messages plutôt critiques à propos de la société dépeignant un monde sombre. Avant je considérais ces messages intéressants, aujourd'hui je trouve que la balance penche trop vers le négatif et ça a un impact émotionnel. Je souhaiterais également trouver des messages positifs pour conserver mon bien-être.
Tout compte fait, même si sur Mastodon il n'y a pas d'algorithmes de recommandation et s'il n'y a pas de traitement arbitraire sur les fils d'actualité, mon seul choix des comptes à suivre a suffit pour n'avoir qu'un aperçu restreint et biaisé du contenu du Fediverse.
Aujourd'hui, je consulte Mastodon de moins en moins alors qu'il s'agit de mon réseau social préféré et du dernier sur lequel je suis encore actif. Pour conserver mon intégrité mentale j'ai préféré réduire le temps que je passe dessus.
Je pense que nous avons besoin d'un nouvel imaginaire, d'idées positives pour nous aider à créer un nouvel élan. Je souhaite maintenant avoir des nouvelles pistes, des alternatives, des solutions à ces problèmes.
Actuellement je trouve cet élan surtout sur Youtube (que je consulte via Invidio.us qui permet de s'affranchir de quelques pisteurs) sur lequel je trouve une grande quantité de vidéos sur les initiatives écologiques comme les écovillages, les tiny houses et autres habitats écologiques. Je n'ai pas encore trouvé de bonnes manières d'explorer du contenu de ce type sur des instances Peertube malheureusement.
En conclusion, il n'y a pas besoin d'algorithmes de recommandation pour nous enfoncer dans notre « bulle » d'idées. Naturellement, on suit des personnes qui ont les mêmes centres d'intérêts et les mêmes opinions que nous. Cela demande un effort supplémentaire que de diversifier les points de vue sur ces sujets. Et lorsque toute une communauté est touchée par une dépression, il peut être compliqué de conserver sa vitalité si on n'interagit pas avec d'autres cercles sociaux.
]]>Lorsque j'ai supprimé mon compte Facebook je le consultais déjà peu, environ une fois tous les 6 mois. Depuis environ 3 ans mon rythme d'utilisation de Facebook avait clairement baissé. En réalité, Facebook m'était surtout utile pour échanger à propos des cours avec mes camarades de classe lorsque j'étudiais encore. Une fois les études terminées je n'avais plus de raison de consulter Facebook.
Pour des raisons éthiques, je pense que nous devons arrêter d'utiliser Facebook. Cette entreprise manipule une quantité phénoménale de données personnelles et en fait un usage qui n'est pas dans l'intérêt de notre société. On retrouve des scandales à propos de Facebook dans les actualités quasiment chaque mois depuis début 2018 avec l'affaire Cambridge Analytica. Il y en a tellement que plusieurs sites web comme Days Since Last Facebook Scandal recensent la liste de ces affaires. En concentrant dans ses datacenters les données personnelles d'environ deux milliards de personnes 1, Facebook est l'une des entreprises les plus influentes du monde, car elle possède les moyens d'influencer une grande masse de personnes. L'enjeu autour de la souveraineté des données personnelles ne concerne pas seulement quelques personnes qui auraient « quelque chose à cacher », mais plutôt tout un pays dont les données de ses habitants seraient détenues par une entreprise, car elle remet en cause la possibilité d'avoir une démocratie saine.
Depuis des années déjà je communique autour de moi, quand j'étudiais à l'école et toujours maintenant dans l'entreprise dans laquelle je travaille, sur les dangers d'utiliser des services qui n'offrent pas de protection des données personnelles. Mais j'avais toujours un compte Facebook. Finalement, afin d'être plus cohérent avec mes propos, il y a 7 mois j'ai franchi le pas en supprimant mon compte.
Petite anecdote : après avoir validé la suppression de mon compte, Facebook m'a indiqué que mon compte serait définitivement supprimé au bout de 30 jours si je ne me connecte pas de nouveau sur mon compte d'ici-là. 37 jours plus tard et durant 36 jours suivant, j'ai reçu chaque jour une demande d'ajout d'ami de la même personne. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais c'est la preuve que Facebook n'avait pas définitivement supprimé mon compte au bout de 30 jours. C'est peut-être cette petite nuance quand Facebook écrit « Facebook commencera la suppression de votre compte au bout de 30 jours ».
Maintenant que je n'ai plus de compte Facebook, mais même déjà avant quand je ne consultais Facebook plus qu'une fois tous les mois, je ne suis souvent pas au courant des petites soirées organisées à l'improviste autour de moi. Cependant, pour les événements plus importants comme des soirées un peu plus organisées, des week-ends entre camarades de promotion, la naissance d'un nouvel enfant dans la famille, les personnes qui me sont plus proches me contactent directement par SMS pour m'en informer.
Je ne suis plus dans toutes ces discussions Messenger, je ne reçois plus d'images animées de chats. Cependant je continue à voir la famille et des amis. Et ça me convient. Je considère que j'ai réussi à garder l'essentiel de mes relations et que j'ai toujours une vie sociale sans Facebook.
J'imagine que la situation n'est pas la même pour chacun et chacune. Certaines personnes peuvent avoir un grand besoin d'interactions sociales et souhaitent aller à chaque soirée et au bar plusieurs fois par semaine. Ce n'est pas mon cas. Aussi, peut-être que certaines personnes n'ont des contacts avec d'autres exclusivement via Facebook. Dans mon cas j'utilise principalement les SMS, les emails et un peu Riot2 avec mes amis et la famille. Si je souhaite avoir des nouvelles de la famille qui n'est que sur WhatsApp par exemple, je demande aux personnes qui ont aussi WhatsApp ou sinon je fais l'effort d'envoyer un email, ou je téléphone.
Et vous, que vous manque-t-il pour franchir le pas et supprimer votre compte Facebook ?
Mis à jour le 8 novembre 2019 pour ajouter la note de f6k concernant les liens
Dans certaines entreprises, les employés ont des signatures d'email du type « Faites un geste pour la planète, n'imprimez cet email que si nécessaire » car certaines personnes peuvent préférer lire un email sur un support physique que sur un écran d'ordinateur alors que, ces dernières années, on tend à dire qu'il faut sauver les arbres en évitant de consommer du papier. Pourtant, d'après une étude de 2011 de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie Changement climatique), il peut être plus écologique d'imprimer un document de 1Mo reçu par email si le temps de lecture dépasse 3 minutes et 24 secondes par page1.
Note : J'ai découvert cette information via un article de Ouest France2 que l'on m'a transmis, mais j'ai eu du mal à retrouver l'étude originale car elle était référencée dans des articles avec des liens morts. Donc je réécris ici en entier son titre : « Analyse comparée des impacts environnementaux de la communication par voie électronique » (5 juillet 2011) par Bio Intelligence Service pour l'ADEME.
Ce rapport réalisé pour l'ADEME montre qu'à un moment il peut être plus écologique d'imprimer un document plutôt que de continuer à stocker un document sur son ordinateur et sur un serveur distant (pour l'email), dans un contexte comme en France où il existe des forêts gérées durablement. J'ai eu du mal à trouver plus d'informations sur ce sujet. Il y a beaucoup de sources sur la quantité de CO2 émis par un email, mais peu sur le fait que ça puisse être mieux d'imprimer. Cependant, je peux aisément penser que dans certaines conditions il peut en effet être mieux d'utiliser le papier plutôt que l'ordinateur, par exemple pour des questions d'archivage. J'ai donc décidé de rendre mon site web imprimable.
Un site web n'est au départ qu'un ensemble de documents texte et devrait donc être facile à imprimer. Seulement aujourd'hui, avec les graphismes, la mise en page et l'utilisation d'animations en CSS et en Javascript pensés pour l'usage sur ordinateur, il est difficile d'imprimer une page d'un site web. Généralement on se retrouve avec des bouts de texte dépassant de la page, des menus de navigation inutiles sur papier, etc.
Lorsque j'ai fait une première prévisualisation de mon site avant impression, c'était inutilisable. Le panneau à gauche prenait une bonne partie de la page, décalant le reste du texte et le faisant dépasser dans le vide.
Parfois, certains sites proposent une option « Impression » via un bouton. En réalité, faire en sorte de permettre à ses visiteurs d'imprimer des pages de son site web est plutôt facile, il existe un media
déjà prévu pour cela en CSS : print
. J'ai donc juste créé une feuille de style spécifique pour l'impression, appelée print.css
, puis je l'ai ajoutée à la page en précisant pour quel média elle se destinait :
<link href="css/print.css" type="text/css" rel="stylesheet" media="print" />
J'ai préféré utiliser une feuille de style CSS dédiée afin de reprendre à zéro le style et être sûr que seul le nécessaire s'affiche.
Une fois la feuille de style créée, j'ai d'abord remis les règles par rapport à la police de caractères :
@font-face {
font-family: 'Source Sans Pro';
src: url('fonts/sourcesanspro-regular-webfont.woff2') format('woff2'),
url('fonts/sourcesanspro-regular-webfont.woff') format('woff');
font-weight: 400;
font-style: normal;
}
body {
font-family : 'Source Sans Pro', sans-serif;
font-size: 12pt;
}
Puis j'ai précisé les marges de la feuille à imprimer (la seule règle vraiment spécifique à l'impression) :
@page {
margin: 2cm 1.5cm;
}
Ensuite j'ai désactivé l'affichage de tous les éléments inutiles :
#cache, #sidebar figure, #sidebar nav, #sidebar footer {
display: none;
}
Enfin, j'ai remis quelques règles pour la décoration :
#articles article p {
border-left: 2px solid #4F8BB5;
padding-left: 30px;
font-size: 1.2em;
}
En comparaison, la feuille de style du site web fait 576 lignes, et celle pour l'impression 86 lignes.
Changer le CSS d'un article n'est pas suffisant pour le rendre pertinent à l'impression. Le souci avec les liens hypertextes, c'est que les liens sont invisibles et apparaissent seulement au survol par le curseur. Ils sont donc aussi invisibles au format papier. Comme je souhaite que les articles de mon blog puissent être utiles aussi imprimés (j'espère bien un jour écrire des articles de suffisamment bonne qualité pour avoir l'honneur d'être cité), j'ai décidé de citer les sources dans les notes de bas de page au format ISO-690 en m'aidant de Zotero.
Cependant, pour conserver de l'interactivité dans mes articles, et ajouter un peu de couleur dans les paragraphes, je continue à utiliser des liens hypertextes dans les paragraphes quand il s'agit juste de diriger vers la page Wikipédia ou le site d'un projet qui est facile à retrouver via un moteur de recherche.
Mis à jour : f6k m'a contacté pour proposer une autre solution concernant les liens hypertextes qu'il explique plus en détail dans sa note.
Il suffit d'ajouter le style suivant dans le fichier print.css
pour que les URLs soient affichées à l'impression :
a,
a:visited {
text-decoration: underline;
}
a:after {
content: " (" attr(href) ")";
}
Au final, la mise en page des articles imprimés est encore améliorable car le CSS n'est pas ma spécialité, mais c'est actuellement déjà beaucoup plus utilisable qu'auparavant.
Et vous, souhaitez-vous rendre votre site web imprimable ?